Rapport Sicard : pas besoin de nouvelles lois sur la fin de vie (03 janvier 2013)
C’était un des engagements du candidat François Hollande.
Un pas que tous ses prédécesseurs n’ont pas voulu ou osé franchir et qui porte sur la réforme de la prise en charge de la fin de vie. En particulier, légiférer sur la possibilité de donner en France intentionnellement la mort à la demande d’un patient en phase terminale. Dans ce but, le président de la République avait confié au professeur Didier Sicard une mission de réflexion sur ce délicat sujet.
Ses conclusions, issues de cinq mois de concertation et
d’une série de débats citoyens,
ont été remises à François Hollande le lundi 18 décembre. Intitulé
Penser solidairement la fin de vie, ce rapport de 250 pages, est disponible ICI.
La loi Leonetti : une loi très mal appliquée
Quelles en sont les grandes lignes directrices ? Tout d’abord, la commission de réflexion sur la fin de vie en France souligne que la loi Leonetti reste peu appliquée et mal pratiquée, sept ans après sa mise en place : « Il y a une méconnaissance du public, des soignants, des médecins et un manque d’application de la loi existante. » Un constat jugé « inacceptable », pour « une loi qui répond pourtant à la majorité des situations ». Le texte, rappelons-le ici, avait introduit plusieurs dispositions relatives à l’euthanasie.
Ensuite, les rapporteurs appellent à une meilleure intégration de la médecine palliative. C'est-à-dire dès le début de la maladie et non plus en bout de parcours. Compte tenu du fait que les unités de soins palliatifs ne pourront jamais répondre à la totalité des situations, l'accent doit être mis aussi sur une plus large place donnée à la mort à domicile et sur la formation des médecins. Lire à sujet la réaction de Véronique Fournier,
médecin et directrice du Centre d’éthique clinique de l'hôpital Cochin (Paris).
Respecter la parole des malades
Le rapport Sicard souligne également « l’impératif du respect de la parole du malade et de son autonomie ». Face au caractère particulièrement dramatique des inégalités au moment de la fin de vie, « un véritable accompagnement de fin de vie ne prend son sens que dans le cadre d’une société solidaire qui ne se substitue pas à la personne mais lui témoigne écoute et respect au terme de son existence ».
Enfin, la commission appuie « avec force l’exigence d’appliquer résolument les lois actuelles plutôt que d’en imaginer sans cesse de nouvelles », ainsi que « l’utopie de résoudre par une loi la grande complexité des situations de fin de vie ». Reste à savoir ce que va décider le gouvernement.
Article d'O. Clot-Faybesse de Faire Face
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