Cahors. Martine Feyt, responsable de Cahors rugby XIII Fauteuil (14 janvier 2013)

 Martine Feyt, responsable des Diables Cadurciens donne de son temps, de son énergie pour porter haut les couleurs d'une équipe, sacrée championne de France en juin 2012.


Le rugby à XIII n'était pas son univers, Martine Feyt a cependant repris, il y a deux ans, les rênes d'une section du Cahors rugby XIII, les Diables Cadurciens, qui draine match après match un public toujours plus nombreux. Elle nous livre les clefs de cette extraordinaire symbiose entre joueurs handicapés et valides et le public.

 

Comment avez-vous découvert le rugby XIII Fauteuil ?


Avec mon mari Stéphane qui est vice-président du Cahors Lot rugby XIII avec la responsabilité du handicap, nous ne venions pas de ce monde-là. Moi j'avais fait du ski, du canoë, sauf du rugby. Un ami nous a fait découvrir ce sport. Dans le Lot, on avait une faible population handi qui faisait du sport. À la place de faire du basket, on a choisi le rugby. Chez les Diables d'anciens joueurs, qui ont été blessés et ne peuvent plus jouer chez les valides, s'éclatent avec les Diables Cadurciens.


Pourquoi vous êtes-vous engagée ?


En 1996, j'ai eu un accident de voiture, je me suis retrouvée dans un fauteuil. Je travaillais dans l'hôtellerie, j'ai dû arrêter. J'ai embrayé dans le bénévolat, pendant 12 ans, j'étais à l'association des paralysés de France. J'ai monté des dossiers, j'ai sorti des gens de chez eux, je suis allée en Afrique et j'ai découvert le Cahors XIII Fauteuil. J'ai joué en équipe II qui s'est un peu déstructurée.


Quelle est la particularité du club, ses règles ?


Les règles sont les mêmes que celles des équipes valides, ça se joue 5 contre 5 avec la particularité de la mixité de l'équipe, avec sur le terrain 3 personnes handicapées et 2 valides, sans condition d'âge. On joue en surface sur un terrain de hand-ball. On joue au Palais des Sports à Cahors et on s'entraîne deux fois par semaine au Dojo.


Un très nombreux public assiste à tous les matchs. Comment expliquez-vous cela ?


C'est un jeu qui sort de l'ordinaire. Le mélange de l'handi et du valide ce n'est pas si courant que ça. Il y a un côté spectaculaire, c'est assez intense. Il faut voir pour comprendre. Des spectateurs me disent que leur cœur a battu à tout rompre. Là, je me dis que je fais du bénévolat pour quelque chose, c'est la plus belle récompense. Lorsque nous sommes devenus champion de France en juin 2012 à Albi en jouant contre l'équipe des Dragons Catalans, plus de 300 personnes sont venues nous soutenir. C'est inoubliable. Il faut toujours savoir donner.


Est-ce que ça a changé le regard sur le handicap ?


Nous sommes dans une société où le handicap n'est pas facile, néanmoins les mentalités ont un peu évolué. Avec ce sport on montre un autre regard sur les personnes handicapées. Nous intervenons dans les collèges, les lycées. On sensibilise, en indiquant que ce n'est pas forcément à la portée de toutes les personnes handicapées sans pour autant être sélectif, je n'aime pas ce terme. On ne peut pas dire n'importe quoi, et porter surtout un beau message. Dans la vie, il faut être positif.


Le 19 janvier, les Diables vont jouer contre les Dragons Catalans au Palais des sports à 18 heures, dans quel est état d'esprit êtes-vous ?


Nous sommes sereins, nous sommes capables de gagner, on y va pour ça.


Extrait de l'article recueillis par Marielle Merly


Source : ladepeche.fr

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