Identification d’une molécule jouant un rôle-clé dans la polyarthrite rhumatoïde (27 octobre 2012)
Maladie auto-immune, la polyarthrite rhumatoïde se caractérise par une inflammation chronique des articulations. Celles-ci deviennent douloureuses puis se déforment jusqu’à, dans certains cas, perdre leur capacité fonctionnelle. Le siège de l’inflammation se situe dans la membrane synoviale, qui fait la jonction entre les extrémités de deux os de l’articulation. La fonction de cette membrane est de secréter un liquide éponyme afin de lubrifier les zones de contacts osseux.
Pour lutter contre cette atteinte, il faut, par conséquent, juguler la phase inflammatoire. Les traitements actuels s’y emploient mais ne sont pas toujours efficaces. De plus, certains patients n’y répondent pas toujours. Les chercheurs essayent donc d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Une équipe de l’Inserm semblent bien en avoir trouvé une, particulièrement prometteuse, la cytokine IL-26. Cette substance appartient à la grande famille des cytokines, une variété de molécules produites par notre organisme lors d’une réponse inflammatoire et ayant comme rôle d’activer nos cellules immunitaires.
La cytokine IL-26 : à la base de la cascade d’inflammation
Déjà soupçonnée de jouer un rôle dans d’autres désordres auto-immunes (comme la maladie de Crohn), les chercheurs ont donc recherché la présence la cytokine IL-26 dans le sérum de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Et l’ont effectivement détectée ! En y regardant de plus près, la molécule a été retrouvée en grande concentration… dans le liquide synovial. Ensuite, les travaux menés par une équipe française de l’Inserm (Unité UMR 892, Nantes) ont conduit à une découverte de premier plan quant au rôle de l’IL-26. Cette substance serait de toute évidence à l’origine d’une vaste cascade de signaux d’inflammation. Elle induirait notamment l’expression de plusieurs autres facteurs connus pour être largement impliqués dans la genèse des maladies inflammatoires. « Nous avons réellement identifié un maillon, commente Yves Delneste, coauteur des travaux. Et cette molécule IL-26 est un maillon en amont dans le processus inflammatoire. »
À ce stade, les scientifiques s’interrogent sur ce qui provoque la production de la cytokine par les cellules synoviales. Toutefois, les biologistes estiment qu’en bloquant son action, il sera probable d’inhiber toute la cascade inflammatoire à l’origine de la polyarthrite. Ne reste plus qu’à trouver la manière de le faire.
Article d'O. Clot-Faybesse de Faire Face - Photo Inserm/Hugues Gascan
(Modélisation de l’interaction d'une cytokine avec son récepteur membranaire.)
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