Maladies auto-immunes : l’hypothèse virale confirmée (28 décembre 2012)

La sclérose en plaques et la myasthénie, deux atteintes invalidantes, ont un point commun. Ce sont l’une et l’autre des maladies auto-immunes. C'est-à-dire que pour une raison inconnue, à un moment donné, le système immunitaire se met à attaquer ses propres molécules ou cellules. Une réaction en totale contradiction avec sa mission première, puisque le but du système immun est de protéger l'organisme des agressions extérieures (agents pathogènes, tels que les virus, bactéries et autres microbes).

 

Une partie des mécanismes causant une réaction aussi inappropriée vient d’être percée à jour par une équipe de chercheurs de l’Institut de myologie "Thérapies des maladies du muscle strié" (unité mixte Inserm/CNRS/Université Pierre et Marie Curie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris).

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Leur modèle expérimental concerne la myasthénie grave (5 à 6 000 cas en France). Cette maladie entraîne une faiblesse musculaire et une fatigabilité excessive. Elle touche généralement les muscles du visage, puis se généralise à ceux des membres ou encore aux muscles respiratoires, avec risque de détresse respiratoire.


Sa survenue est liée à la production d’auto-anticorps dirigés contre les récepteurs de l’acétylcholine, un neurotransmetteur. En se fixant sur son récepteur, les anticorps auto-immuns empêchent l’acétylcholine de jouer son rôle de transmetteur du signal nerveux moteur au niveau de la jonction neuromusculaire.


Dans leurs travaux, publiés dans la revue américaine Annals of Neurology, dont un communiqué en français est disponible ici, les biologistes démontrent qu’une infection virale entraîne in vitro une inflammation du thymus (organe majeur de la réponse immunitaire, cf photo) avec production de ces mêmes auto-anticorps (bloquant les récepteurs de l’acétylcholine). En parallèle, l’analyse chez des patients myasthéniques de leurs thymus a révèle que leur organe a un profil pathologique caractéristique… d’une infection virale.
Ces recherches font partie du projet européen Fight-MG (http://www.fight-mg.eu),

"Combattre la myasthénie grave".


Ses objectifs visent à déterminer les facteurs de risque génétiques et environnementaux associés à la survenue de la maladie et à son évolution, ainsi qu’à établir de nouveaux tests de diagnostic et de nouvelles thérapies.

 

Article d'O. Clot-Faybesse de Faire Face - Photo DR

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