Un fauteuil roulant pour décoller… sous l’eau

Performance sportive ou artistique ? Ce qu’arrive à faire Sue Austin sous l’eau, tout en étant assise dans son fauteuil roulant, s’inscrit visiblement entre les deux. Pour cette jeune anglaise, « être dans l’élément liquide me remplit de joie. C’est comme si je me déplaçais dans une autre dimension ». Quand on la découvre en action, impossible de douter de la sincérité de ses propos.


 

Cette vidéo, Finding Freedom (Trouver la liberté) a été tournée dans les eaux chaudes et claires de la Mer Rouge égyptienne. Elle n’est que le premier volet d’une série. Un deuxième épisode, Finding the Flame (Trouver la flamme), encore plus féerique et dans lequel Sue évolue sans masque, vient juste d’être mis en ligne. D’autres épisodes vont s’y ajouter au cours des semaines à venir. L’ensemble fait partie d’un projet intitulé Creating the Spectacle ! (Faire le spectacle !). Porté par l’association Freewheeling, il a été inspiré par les Jeux paralympiques de Londres.

 

Une innovation à commercialiser ?

Au-delà de la découverte de ces sublimes séquences aquatiques, le matériel utilisé peut laisser plus d’une personne à mobilité réduite songeuse. Sue Austin en est à l’origine. Touchée par une maladie musculaire qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant depuis 1996, la jeune femme n’a jamais renoncé aux activités sportives et à la quête d’émotions qui les accompagne. Ainsi, après la chute libre, c’est la plongée sous-marine qui a attiré son attention. Elle a alors collaboré avec une équipe d’experts afin de créer un prototype de fauteuil roulant sous-marin. La mise au point de cette invention a fait l’objet d’un reportage sur la chaîne anglaise Channel 4 :


 

Le travail a consisté à ajouter deux hydrofoils faits en acrylique et à les rattacher au niveau des palettes des pieds. Ces derniers, comme l’explique Rob Hughes, instructeur de plongée et co-designer du fauteuil de Sue, « permettent à l’occupant d’orienter sous l’eau son fauteuil vers le haut ou le bas. Ensuite, deux propulseurs, commandés à l’aide d’un bouton et placés à l’arrière du fauteuil, procurent le moyen de se déplacer ». La flottabilité est assurée par des enveloppes gonflables via une bouteille d’air comprimé, qui fournit également par l'intermédiaire d'un détendeur l’air nécessaire pour respirer sous l’eau. Ne reste plus qu’à espérer qu’un fabricant spécialisé décide de reprendre l’idée à son compte et produise en série un tel engin…


Article d'O. Clot-Faybesse de Faire Face

Les commentaires sont fermés.