La prestation de compensation du handicap (PCH) continue sa montée en puissance. En juin 2012, selon l’enquête trimestrielle de la Drees, 143 000 personnes étaient allocataires de cette aide personnalisée, qui vise à financer les besoins de compensation des personnes handicapées. Soit 15 % de plus qu’un an plus tôt (+27 % entre juin 2010 et juin 2011). A l’inverse, l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP), le dispositif qui pré-existait à la PCH, poursuit son recul, avec 80 000 allocataires (-6 %). Au total, le nombre de personnes ayant eu un paiement, en juin, au titre de l'ACTP ou de la PCH s'élève à 223 000 (+7 %). Fin 2005, juste avant l'entrée en vigueur de la PCH, l'ACTP ne bénéificiait qu'à 140 000 personnes.
En juin 2012, la dépense moyenne de PCH par allocataire s'est élevée à 775 euros. 93 % des allocataires ont perçu un versement au titre d'une aide humaine, 1 % pour une aide technique, 7 % pour un aménagement du logement ou du véhicule et 18 % pour une dépense spécifique ou exceptionnelle. 27 % des montants versés au titre de l'aide humaine le sont pour des aidants familiaux, 39 % pour des services prestataires, 30 % dans le cadre d’emploi direct et 4 % pour des services mandataires.
Même si son nombre d’allocataires continue de diminuer, l’ACTP, qui n’est pas ouverte aux nouveaux demandeurs mais peut être conservée par ceux qui la percevaient déjà avant la création de la PCH, résiste bien. Une autre étude de la Drees, qui vient de paraître, montre que fin 2009, moins de 20 % des personnes qui bénéficiaient de l’ACTP avaient opté pour la PCH. Généralement celles qui subissent les limitations les plus fortes.
La PCH leur procure en effet un avantage important par rapport à l’ACTP : alors que cette dernière est limitée à 850 € par mois, soit l’équivalent d’1h30 de prestataire par jour, le volet aide humaine de la PCH n’est pas plafonné et peut donc être attribué à hauteur des besoins réels. En revanche, pour ceux qui ont des besoins d'assistance limité, l’ACTP peut rester intéressante, car elle est n’est pas soumise à un contrôle d’effectivité, contrairement à la PCH : elle est versée même si l’allocataire n’utilise pas cette somme d’argent pour rémunérer une aide humaine. Ce qui n'est pas négligeable étant donné la faiblesse de l'allocation adulte handicapé...
Article de Franck Seuret de Faire Face