kerpape

  • Kerpape. Handicap : l'espoir de marcher à nouveau

    Kerpape du 9 nov.jpg

     

    L'espoir, pour les paraplégiques, de pouvoir se tenir à nouveau debout et de marcher. Tel est la promesse de l'exosquelette motorisé présenté pour la toute première fois en France, hier, à Ploemeur (56).


    C'est un peu la combinaison du futur sur laquelle planchent des ingénieurs aux quatre coins du monde. À Fukushima, pour permettre aux travailleurs de la centrale nucléaire de supporter le poids de leur combinaison de tungstène. En France et aux États-Unis, pour assister mécaniquement les forces armées.


    Hier, au centre de rééducation de Kerpape, à Ploemeur, c'est à une tout autre prouesse que s'est livrée l'équipe israélienne d'ArgoMedical Technologies, mère de l'exosquelette ReWalk : permettre à une personne paraplégique de se tenir à nouveau debout et de marcher !


    Cet exploit tient en une forme de combinaison motorisée, pesant dans les 22 kg. Enfilée par l'utilisateur, elle procure la mobilité en agissant sur des capteurs d'angle et des algorithmes sophistiqués. Ce sont les mouvements du haut du corps qui donnent l'impulsion et lancent le mouvement.


    Marcher sans effort


    L'utilisateur marche avec des béquilles, qui l'aident à trouver le point d'équilibre (ce qui exclut pour l'instant les tétraplégiques). Une montre enfilée au poignet permet simplement de passer d'un programme à l'autre, pour marcher (jusqu'à 3 km/h), s'asseoir ou monter des escaliers.


    La batterie, portée dans le dos, offre une journée d'autonomie et est rechargée en une nuit. Une petite batterie d'appoint permet de tenir une demi-heure, le temps de s'asseoir en sécurité ou de trouver une source de recharge. Voilà pour la technique.


    «Cela ne remplacera pas le fauteuil, c'est seulement complémentaire», prévient Patrice Perron, cadre kiné à Kerpape. «Mais pouvoir donner une perspective de marche aux paraplégiques, sans dépense physique, est déjà énorme. Et on est sur une verticalité active, qui permet de gommer les problèmes digestifs, cardiovasculaires, respiratoires ou urinaires courants avec le fauteuil roulant. Sans parler de l'effet psychologique de pouvoir enfin se tenir debout, de retrouver une autonomie, comme tout le monde».


    Vendu 50.000 € en 2012


    Le système devrait être commercialisé en mars ou avril en France, selon deux formules. Une, particulièrement robuste, pour les centres de rééducation, sera vendue 100.000 €, incluant notamment la formation des personnels. Une quinzaine de séances doit, en effet, permettre aux patients de l'utiliser confortablement. Dominique Bardou, directeur du centre de Kerpape, évoquait ainsi, hier soir, la possibilité pour l'institution d'en faire l'acquisition et de devenir centre d'entraînement.

     

    L'autre version, plus légère, dédiée aux particuliers, sera commercialisée à 50.000 €. L'outil n'a pas encore reçu les autorisations des autorités pour être prescrit mais «les patients pourraient l'acquérir dans le cadre d'une indemnisation», imagine Patrice Perron.

     

    Hier, la facture n'effrayait pas Hélène, âgée de 27 ans, en fauteuil depuis un accident de voiture survenu il y a un an et demi.

    «Avoir l'espoir de marcher à nouveau, ça n'a pas de prix».


     

    Sources : Le Télégramme 9 novembre 2011 et APF 22

     

    Voir sur ce blog, 2 articles avec vidéo sur le même sujet

    HAL, l'exosquelette pour compenser le handicap

    Le corps handicapé, vivre après l'accident