Recherche : la kartogenin ou l'espoir de soigner un jour l'arthrose ?

Le cartilage est un tissu dense et élastique constitué d’une matière fibreuse appelé collagène. Il se trouve à la jonction entre de nombreuses pièces osseuses du squelette. Sa fonction principale consiste à amortir les chocs lors des mouvements du corps. Lorsque le cartilage s’use, diverses pathologies articulaires peuvent alors survenir, la plus connue étant l'arthrose, une maladie dégénérative des articulations marquée par des douleurs chroniques et un handicap.

Aucun traitement ne permet de guérir l’arthrose : tout au plus, peut-on soulager la douleur via la prise d’anti-inflammatoires et d’analgésiques. Mais voilà cela pourrait changer. En effet, une équipe américaine vient d’identifier une molécule capable de stimuler la croissance du tissu cartilagineux. Cette avancée est des plus intéressantes car la substance en question, appelée kartogenin, est produite par notre propre corps !


Régénérer les articulations abîmées ?


Les travaux expérimentaux, publiés dans la prestigieuse revue Science, ont consisté à injecter localement la kartogenin à des rongeurs présentant des symptômes d'arthrose. Pour les auteurs de ces recherches, le Docteur Kristen Johnson et ses collègues du Genomics Institute (San Diego), la molécule agit en stimulant, à l’intérieur même des articulations, la transformation des cellules souches en nouvelles cellules cartilagineuses (plus précisément en chondrocytes, des éléments spécialisées recouvrant les extrémités des os de nos articulations).


Toutefois, rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que l’on tient un médicament capable d’enrayer la dégradation du cartilage détruit par l’arthrose. Seuls des essais cliniques pourront déterminer si la kartogenin aboutira aux mêmes bénéfices chez l’homme, sans provoquer d’effets secondaires graves.


La kartogenin est la seconde substance identifiée dans ce rôle de réparateur interne du cartilage. Déjà en septembre 2011, une autre équipe de chercheurs américains rapportait qu’une hormone naturelle (la PTH ou hormone parathyroïdienne) permettait, elle, aussi de reconstruire les surfaces articulaires.


Article d'Olivier Clot-Faybesse de Faire Face

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