L’allocation adulte handicapé (AAH) ne sera revalorisée qu’une seule fois en 2013, en septembre. L’information, qui ressort du projet de loi de finances (PLF) 2013, a été confirmée, mercredi 3 octobre, par Marie-Arlette Carlotti, la ministre chargée des personnes handicapées, lors d’une rencontre avec la presse. En revanche, le taux de cette augmentation n’a pas été précisé. De 2008 à 2012, l’AAH a bénéficié de deux coups de pouce par an, dans le cadre du plan de revalorisation de 25 %, décidé par Nicolas Sarkozy. Auparavant, son montant n’était actualisé qu’une fois par an.
Les Esat à la diète
Le PLF montre une augmentation de 6,3 % des crédits consacrés aux personnes handicapés, à 11,2 milliards d’euros.
Mieux que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (+3,3 %).
Mais ce surplus servira essentiellement à financer la croissance de l’AAH. Ce seul poste augmente de 8,5 % pour atteindre 8,2 milliards d’euros (près de 75 % du budget global). C’est la conséquence du plan de revalorisation de 25 % : 1 – son montant est plus élevé ; 2 – le nombre de bénéficiaires s’envole (+19 % entre 2006 et 2011) : l’AAH pouvant être attribuée en complément de revenus, l’augmentation de son montant et donc du plafond de ressources y ouvrant droit, permet mécaniquement à davantage de personnes de pouvoir y prétendre.
Pour les établissements et services d’aide par le travail (Esat), en revanche, c’est le calme plat : aucun crédit n’a été dégagé pour créer de nouvelles places ; la revalorisation de la masse salariale sera plafonnée à 1 % ; les autres lignes budgétaires n’augmenteront pas ; et
le plan d'aide à l'investissement, déjà insuffisant, est ramené à 2,5 millions d'euros pour
1 400 Esat (4 millions en 2012). Ces « mesures assènent un coup violent aux Esat qui subissent déjà une tension budgétaire atroce, notamment due à l'instauration de tarifs plafonds et à la convergence tarifaire, regrette l’Unapei, qui demande qu’au moins l'inflation soit prise en compte. En six ans, les moyens alloués aux Esat, en euros constants [c'est-à-dire, une fois l’inflation déduite], ont diminué de 5,5 %. »
Dans les entreprises adaptées, 1 000 aides au poste supplémentaire vont être accordées, comme prévu par le plan triennal lancé par le gouvernement Fillon (+3 000 postes en trois ans).
Article de Franck Seuret de Faire Face