France 2 repasse aux Vestiaires avant le JT de 20 heures

Vestiaires crédit François Lefebvre.JPGCe n’est plus une rumeur : après le succès de la première saison*, le programme court Vestiaires revient sur la chaîne publique pour quarante nouveaux épisodes de deux minutes à partir de ce lundi 12 novembre, avant le journal télévisé de 20 heures. Un créneau horaire inespéré pour Adda Abdelli et Fabrice Chanut, les co-auteurs marseillais de la première série comique mettant en scène, en France, des acteurs handicapés.


Interview d'Adda Abdelli (à droite en clair sur la photo), alias Romy dans la série.

Vestiaires programmé avant le journal de 20 heures, c’est une belle surprise, non ?

Adda Abdelli : Ce n’est pas encore la lune, mais on a déjà atteint le soleil ! Lorsqu’on tournait les épisodes de la deuxième saison, cet été, on rêvait d’une diffusion en fin d’après-midi, vers 18 heures. Alors, vous imaginez, avant le JT de 20 heures ? Sur ce créneau, on est les premiers à concourir à côté des séries de valides ! Cela va être la guerre avec les autres chaînes, il va falloir qu’on se fasse une place dans la cour des grands… Alors, on a un peu les chocottes ! En même temps, les gens de la télé sont pragmatiques : nous sommes là parce que la première saison a été regardée. Nous savons aussi qu’on peut nous dire, au bout de quinze jours, « merci et au revoir ».


À quoi va ressembler cette deuxième saison ?


A.A. : L’équipe de Vestiaires s’est agrandie : nous avons décidé d’intégrer trois acteurs valides. Nous leur avons fait passer des tests draconiens, bien sûr. Il s’est avéré qu’ils étaient aussi handicapés que nous ! On découvrira donc Madame Régine, la femme de ménage de la piscine qui a en horreur les traces laissées par les prothèses des nageurs ; Olivier,  le kiné du club parfois à côté de la plaque et Salomé, la nouvelle coach de l’équipe, qui est plutôt dépressive. Des personnalités viendront aussi en guest stars dans certains épisodes comme l’humoriste Pascal Légitimus ou la présentatrice du JT de France 2 Élise Lucet.

 

Qu’est-ce que le succès de la série a changé pour vous ?


A.A. : Avant, lorsqu’on disait qu’on écrivait des scénarios, les gens riaient. Maintenant, ils rient toujours mais en plus, ils nous écoutent. On a gagné en crédibilité auprès des professionnels. En février, nous avons aussi remporté l’un des trophées décernés par le Film français face à la série Bref ! de Canal +. Ce n’est pas rien. Nous sommes aussi souvent invités à intervenir auprès des jeunes, du public… Le fait de pouvoir parler du handicap avec humour, ça ouvre des portes, ça décloisonne. Ce rôle d’ambassadeurs, nous l’endossons avec plaisir. C’est la suite logique de ce que nous voulions faire avec la série : démontrer que l’on peut, avec le rire, faire oublier les différences.


Pari réussi, alors ?


A.A. : Pas tout à fait : la saison 1 de Vestiaires a été reçue comme une série comique sur le handicap, faite par et avec des handicapés. On revient avec une saison 2 parce qu’elle est maintenant perçue comme une série comique avec des handicapés. Le jour où Vestiaires sera juste considérée comme une série comique et il faudra sans doute d’autres saisons pour cela, alors là, oui, on pourra vous dire : mission accomplie.


Propos recueillis par Aurélia Sevestre de Fairev Face - Photo François Lefebvre


*Les vingt-cinq premiers épisodes de Vestiaires diffusés en novembre dernier, à 13h50, sur France 2, ont réuni en moyenne 1,5 million de téléspectateurs devant leur écran.

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