Adaptation du logement : l’Algi va disparaître

L’Algi, c’est bientôt fini. L’Association pour le logement des grands infirmes, qui accorde des aides financières pour l’adaptation du logement des personnes handicapées, devrait entrer, demain 22 novembre, dans une procédure de liquidation judiciaire. En cause : le désengagement d’Action Logement, qui collecte la participation des employeurs à l’effort de construction (le 1 % logement). « Et le manque de volonté de l’État de s’impliquer dans le dossier du financement des travaux d’aménagement, pourtant crucial pour de nombreuses personnes handicapées », déplore Jean-Pierre Allanic, le directeur général de l’Algi.

Chute du nombre de bénéficiaires


2009 : l’État impose à Action logement de contribuer à hauteur de 850 millions à l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. Pour compenser cette nouvelle charge, Action Logement taille dans ses dépenses. Dont les 5 millions qu’elle octroyait à l’Algi. De plus, l’enveloppe qu’elle continue à lui verser ne servira plus qu’à financer les travaux de personnes « ayant un lien avec l'emploi » (direct, via le conjoint, etc.) et l’aide sera désormais exclusivement attribuée sous forme de prêts et non de prêts et de subventions, comme c’était l’usage jusqu’alors.


« Le nombre de bénéficiaires a donc drastiquement diminué : seul le tiers des demandeurs répondent au critère de lien à l’emploi, regrette Jean-Pierre Allanic. Et aujourd’hui nous sommes dans une impasse financière qui nous oblige à liquider l’association. Mais le plus grave, c’est que rien n’a été mis en place pour remplacer l’aide financière que nous octroyions aux personnes handicapées, via le 1 % logement. »


Aujourd’hui, l’adaptation d’un logement n’est financée qu’en partie par la prestation de compensation du handicap. Pour le reste à charge, les personnes handicapées doivent solliciter un prêt Pass-travaux, voire obtenir une subvention de l’Anah et du fonds départemental de compensation. « Le gouvernement nous a assuré qu’il allait organiser une table ronde sur le sujet, précise Jean-Pierre Allanic. Elle devait se tenir en septembre ! Et si elle a lieu un jour, ce sera sans nous puisque d’ici quelques semaines, l’Algi, qui existait depuis 1959, aura disparu. »


Article de Franck Seuret de Faire Face

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