La santé connaît une petite révolution grâce aux progrès de la simulation numérique. Des informaticiens travaillent étroitement avec des médecins pour concevoir des logiciels qui rendent les soins plus sûrs.
Juillet 2012. L'institut hospitalo-universitaire de Strasbourg réalise une première mondiale : l'ablation de la tumeur du foie par un robot guidé par réalité augmentée. L’image virtuelle des organes de la patiente a été superposée en temps réel sur celle de son corps, permettant un meilleur positionnement des outils chirurgicaux et une intervention moins invasive. Cela s’appelle de la et nécessite une interaction constante entre le chirurgien et un ingénieur informatique. « On voit arriver des ingénieurs informatiques qui sont spécialisés dans ces nouvelles technologies. Ce ne sont pas eux qui opèrent mais les robots et les logiciels qu'ils ont développés, avec l'assistance évidemment des chirurgiens », explique Luc Soler, professeur à l'Ircad (l'Institut de recherches contre les cancers de l'appareil digestif).
Une petite révolution qui va bien au-delà de la chirurgie. Les progrès de la simulation numérique sont en train de bouleverser tout le domaine médical. « On est passé de modèles génériques à des modèles qui sont des patients spécifiques et qui permettent de personnaliser le diagnostic et les thérapies », souligne Nicholas Ayache, directeur de recherche à cyberchirurgie
(Institut national de recherches en informatique et en automatique).
Vers une prise en charge médicale plus sûre
Grâce à la simulation numérique, on peut modéliser le corps des patients en 3D, affiner les diagnostics, adapter, voire tester virtuellement des traitements ou encore préparer et conduire des opérations. De nombreuses équipes de l’Inria planchent ainsi sur des prototypes de logiciels médicaux. Qui permettront, par exemple, à un chercheur d’étudier de nouvelles thérapies dans un cancer en reconstituant la croissance des cellules et l’organisation des tissus. Ou encore à un chirurgien de s’entraîner à placer un cathéter pour traiter un anévrisme intracrânien.
Toutes les dix minutes en France, une erreur grave mais évitable est commise lors d’un acte opératoire. Un chiffre qui devrait baisser avec le développement de la simulation numérique.
Source: 01net.com