participe aux Jeux paralympiques de Rio : «Mon handicap me donne la rage»

Jeux Olympiques - L'invité de la semaine : Jonathan Hivernat

 

La rage de vaincre de Jonathan Hivernat n'est pas une légende. Elle le transcende et il la transmet.

 

La rage de vaincre de Jonathan Hivernat n'est pas une légende. Elle le transcende et il la transmet.

Le Figeacois Jonathan Hivernat, capitaine de l'équipe de France de rugby fauteuil (appelé aussi quad rugby), participe aux Jeux paralympiques de Rio. Son handicap est, pour lui, un moteur qui décuple ses forces et sa rage de vaincre.

 

Handicapé. Ce n'est qu'un mot pour Jonathan. Pas une façon d'être et surtout pas une fatalité sur laquelle il veut que l'on s'apitoie. C'est d'abord, finalement, un moyen de démontrer toute la force de son mental qui lui permet de soulever des montagnes. C'est ce qu'il compte accomplir, en rugby fauteuil, aux Jeux paralympiques de Rio qui débutent mercredi. Interview…

Comment le sport est venu à vous et pourquoi avez-vous été encore plus vers lui lorsque le handicap a bouleversé votre vie ?

À l'âge de 7 ans, j'ai commencé par jouer au tennis grâce à une sensibilisation autour du sport qui avait été organisée à Figeac. Puis je me suis mis au football. Ma maladie s'est déclarée à l'âge de 11 ans. Il s'agit de la Charcot Marie Tooth. J'ai ensuite intégré la section sport étude tennis de table handisport à Auch, puis à Toulouse. J'adore la gestuelle de ce sport, mais ma maladie m'a vite rattrapé. J'ai perdu l'usage de mes jambes. J'ai découvert le rugby fauteuil à l'âge de 19 ans où j'ai retrouvé les valeurs du collectif qui me manquaient. Pour pratiquer cette discipline spécifique, il faut être touché aux quatre membres. J'ai été sélectionné dans le groupe France en août 2011.

 

Comment gérez-vous la responsabilité du capitanat de votre équipe et quelles sont vos ambitions ?

Je vois cela comme la prise de responsabilité d'une grande famille qui a beaucoup de cœur et de volonté. J'y ajoute la mienne et mon mental. Mon handicap me donne la rage, l'envie de rivaliser avec les meilleurs au monde et de me surpasser. J'espère que nous atteindrons les demi-finales à Rio.

 

Qu'est-ce qui, selon vous, fait toute la beauté et la force du sport paralympique ?

C'est le mélange des cultures. Je ne trouve rien de plus beau que de rencontrer des gens qui partagent et vivent la passion pour le dépassement de soi. C'est très intense et cela donne envie de découvrir d'autres disciplines.

Pour moi, c'est ça la magie des Jeux.

 

Qu'aimeriez-vous que le public retienne des performances réalisées par les athlètes handicapés ?

Que nous sommes tous pareils. Pour moi, la seule différence entre les valides et nous, c'est le handicap. C'est tout. Après rien ne change. Nous avons les mêmes exigences, le même engagement. Nous sommes tous des athlètes à part entière. Le travail en amont de la performance est identique.

 

Pensez-vous que le handisport peut changer le regard des gens sur le monde des handicapés ?

J'apprécierais beaucoup que les gens gomment l'aspect social et la complaisance qu'ils retiennent souvent de chaque personne handicapée.

C'est une attitude typiquement française. Le sport, fort heureusement, est capable de faire évoluer ce regard.

 

Qu'est-ce que ce sport vous apporte dans votre quotidien ?

Un équilibre qui me permet de canaliser cette rage et de la lâcher sur un terrain. Je me dépasse sans aucun calcul.

 

Extrait des propos recueillis par Jean-Luc Garcia de ladepeche.fr

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