Le Conseil national handicap (CNH) se penche actuellement sur la question de l’accessibilité aux salles de cinéma pour les personnes touchées par des handicaps moteur, visuel ou auditif. Les producteurs et les exploitants de salle de cinéma seraient sensibles au sujet.
Le CNH travaille sur la transversalité de l’accessibilité aux lieux publics pour les handicapés.
Après notamment l’accès aux universités, l’association de Monique Pelletier a fait des salles de cinéma l’une de ses nouvelles priorités.
Le deuxième aspect concerne l’accessibilité directe aux œuvres cinématographiques. Comment permettre à des personnes malentendantes ou malvoyantes de comprendre un film de la même façon que les valides ?
« Depuis l’arrivée du numérique, il est plus facile d’incruster des sous-titres sur les images. L’idée serait de généraliser cet usage pour tous les films », explique Paul Joly, vice-président de l’association.
Les malvoyants pourraient profiter d’un système d’audio description (un casque qui explique le déroulement des scènes, les expressions et les déplacements des personnages). Ce procédé né en 1975 est déjà bien implanté dans certains pays comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne. Mais il tarde à faire son trou en France.
« Cela coûte cher. Entre 6 et 8.000 euros par film. A l’inverse des fauteuils monte escalier à charge des exploitants, ce sont les producteurs qui devraient mettre la main à la poche pour financer l’audio description », analyse Paul Joly.
Selon lui, la question de l’accessibilité aux salles de cinéma est le fruit d’un long processus. « Il faut faire bouger les mentalités et trouver aussi des fonds disponibles. Je crois que d’ici une génération tout sera réglé ».
En attendant, le CNH continue de sensibiliser toutes les parties prenantes sur le sujet. Et n’oublie jamais de rappeler aux exploitants et aux producteurs de films que d’un point de vue financier, ils ont tout à gagner en facilitant l’accès des salles de cinéma aux handicapés.