Le corps médical part en guerre contre l’accessibilité

Les professionnels de santé « exigent une adaptation de la réglementation » concernant l’accessibilité des locaux professionnels. En l’occurrence de la loi du 11 février 2005 qui rend obligatoire, d’ici le 1er janvier 2015, l’aménagement de tous les établissements recevant du public. Dans un savoureux communiqué, le centre national des professionnels de santé libéraux, qui « fédère la quasi-totalité des syndicats de professionnels de santé libéraux et représente près de 400 000 professionnels », déplore que son « application aux libéraux de santé présente plusieurs difficultés ».

Une « ponction » inacceptable sur leurs revenus


1 - Certains locaux professionnels ne sont pas adaptables aux nouvelles normes.

2 - Beaucoup de professionnels de santé libéraux ne sont que locataires de leurs locaux professionnels.

3 - Les aménagements « supposent des investissements conséquents que les libéraux de santé conventionnés ne peuvent pas amortir en les répercutant sur la valeur de leurs actes, si bien que leur financement se traduira par une ponction sur leurs revenus, ce qui n’est pas acceptable ».


Il demande donc, entre autres, que « les travaux soient financés sur fonds publics ou par voie conventionnelle ». Et surtout que « l’application des nouvelles normes d’accessibilité soit réservée uniquement aux nouvelles installations ». Ce qui reviendrait quasiment à retourner dix ans en arrière, lorsque seuls les locaux neufs devaient être accessibles. De toutes façons, note le CNPS, « la plupart des libéraux de santé se déplacent au domicile des patients » et cela « ne les pénaliserait donc pas » !


Le CNPS termine sur une note doucereuse : « Les libéraux de santé sont soucieux de contribuer à une meilleure intégration des personnes handicapées. » Le communiqué porte pourtant à en douter…

 

Article de Franck Seuret de Faire Face - Photo DR

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