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  • Les femmes et les hommes sont inégaux face à la dépendance, la leur… et celle de leurs proches

    « Les femmes sont en première ligne face à la perte d'autonomie. » La députée UMP Marianne Dubois tire la sonnette d'alarme dans un

    rapport d'information récent sur « le genre et la dépendance ». Leur espérance de vie étant plus importante que celle des hommes (84,5 ans contre 77,8 ans), elles représentent les deux tiers des octogénaires. De plus, à âge égal, elles sont plus souvent diminuées que les hommes : près de 40 % des femmes de plus 85 ans souffrent de la maladie d'Alzheimer contre seulement 24 % des hommes.


    Surtout, « les inégalités professionnelles que rencontrent un grand nombre de femmes au cours de leur carrière » les conduisent à percevoir une pension plus faible que celle des hommes (877 € contre 1 524 €). Tout aussi révélateur, 15 % des femmes de 75 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté contre 9 % des hommes. « Nombre de femmes rencontreront des difficultés[...] pour prendre en charge les coûts » de leur dépendance, prévient Marianne Dubois.

     

    Les aidants : majoritairement des aidantes

     

    Les femmes sont aussi en « première ligne » face à la perte d'autonomie de leur proches. Le maintien à domicile de parents âgés repose souvent sur leurs épaules : quand la perte d'autonomie s'aggrave ou devient psychique et que les soins sont plus contraignants, 74 % des aidants sont des aidantes. Quant aux métiers de l'aide à domicile, aux « conditions de travail difficiles », ils sont, eux aussi, essentiellement assurés par des femmes.


    Marianne Dubois propose donc, pêle-mêle, de partager les droits à la retraite entre ex-conjoints en cas de divorce ; de prévenir la dépendance chez les femmes, notamment, en prenant un charge un dépistage de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées ; de favoriser les aidants sur le plan successoral ; de renforcer la professionnalisation du secteur des emplois à domicile ; ou bien encore d'aménager les congés familiaux existants.


    Article de Franck Seuret de FAIRE FACE

  • Les services à la personne dans la tourmente financière

    Le salon des services à la personne s'ouvre aujourd'hui, 1er décembre, dans une atmosphère morose. Lors des discussions sur la loi de finances rectificative pour 2011, les députés ont adopté hier, 30 novembre, le relèvement de la TVA de 5,5 à 7 %, y compris sur les services à la personne. Les personnes en situation de handicap sont toutefois épargnées : les prestations, ainsi que les équipements, qui leur sont destinés continueront à bénéficier d'une TVA à 5,5 %. Et les associations restent exemptées de TVA pour ces interventions, dont elles assurent une part importante. Ce qui ne les empêche pas d'être très inquiètes.

     

    Un fonds d'urgence peau de chagrin


    Le déficit cumulé, depuis 2008, pour l'ensemble de la branche s'élève en effet à plus de 110 millions d'euros et près de 14 000 emplois ont été supprimés depuis 2010. En cause, essentiellement, l'écart entre le coût de revient horaire et le tarif payé par les financeurs publics. En attendant « une remise à plat du système de l'aide et des soins à domicile », le collectif de l'aide à domicile demandait, depuis fin 2009, la mise en place d'un fonds d'urgence... dont le principe a finalement été accepté par Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités.

     

    Le projet de loi de finances pour 2012, actuellement en cours d'examen parlementaire, prévoit la création d'un fonds d'intervention, qui sera doté de 25 millions en 2012 et 25 millions en 2013. Insuffisant, pour le collectif : « La direction générale de la cohésion sociale avait évalué les besoins les plus urgents du secteur à 150 millions d'euros. » Il souhaite également « que les modalités d'application de ce fonds soient simplifiées (...), le système prévu actuellement ressemblant plus à une usine à gaz qu'à un fonds d'urgence ».


    Article de Franck Seuret de FAIRE FACE