SANTE - Page 121

  • L’hospitalisation à domicile va être autorisée dans les établissements pour personnes handicapées

    « Je veux rentrer chez moi, même si je dois mourir car je ne parle qu’avec des pictogrammes et [ici à l’hôpital] personne n’a le temps de m’écouter, c’est trop long, c’est trop long de leur apprendre. » Le témoignage poignant de Marie, une patiente sévèrement handicapée, figure dans le rapport sur l’hospitalisation au domicile social ou médico-social, que Pascal Jacob a remis à Nora Berra, la secrétaire d’Etat chargée de la Santé, ce mardi 14 février. « La personne handicapée a besoin en permanence, au-delà du soin, d’un accompagnement qui s’organise dans sa vie, écrit le président de

    l'association Handidactique- I=MC2. Tout séjour hospitalier provoque une rupture de cet accompagnement car le milieu hospitalier n’est pas organisé pour cela. »


    Des décrets bientôt publiés


    Il suggère donc d’étendre l’hospitalisation à domicile, qui est déjà autorisée depuis 2007 dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), aux établissements médicaux sociaux accueillant des personnes handicapées. Ce qui permettrait de réduire la durée d’hospitalisation nécessaire, voire même de l’éviter, dans certains cas.


    Cette proposition ne va pas rester lettre morte. En recevant ce rapport, Nora Berra a en effet annoncé que « les personnes en situation de handicap vont pouvoir connaître un parcours de soins sans rupture d’accompagnement, grâce à l’intervention de l’hospitalisation dans un établissement social ou médico-social ». Des décrets, actuellement « soumis à la concertation » seront bientôt publiés. Et une circulaire « précisera les modalités du partenariat » entre les établissements et les hôpitaux et « les critères d’évaluation de ce dispositif nouveau ».


    Source : Faire Face

     

    Projet HANDIDACTIQUE

  • Un tissu intelligent contre les escarres

    Anticipons quelque peu le contenu du dossier de mars de Faire Face sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour présenter un dispositif de prévention, innovant, intelligent et, évidemment, communicant. Il s'agit d'un capteur de pression textile, jouant le rôle d'une seconde peau et visant à détecter chez une personne soumise à de longues périodes d'inactivité, les situations à risques pouvant provoquer une escarre.

    Comment ça marche ?

     

     

    Placé dans la housse d'un coussin ou d'un fauteuil, le capteur transmet le signal de surpression (à l'origine de l'ulcération de la peau) à un boîtier électronique qui, à son tour, relayera l'information à une montre ou à un smartphone. Le patient sera ainsi averti de l'urgence d'un changement de position, afin d'éviter toute formation d'une "plaie de lit", si redoutable et longue à guérir.



    Porté par l'équipe de Yohan Payan (directeur de recherche au laboratoire grenoblois TIMC-Imag/CNRS) et en collaboration avec l'Institut français du textile et de l'habillement, ce projet de tissu intelligent est à l'origine de la création d'une start up baptisée Texisense. Texisense prévoit de débuter la commercialisation de son dispositif vers 2014. D'autres produits innovants seront à découvrir dans le numéro de mars de Faire Face.  

    Article de O. Clot-Faybesse de FAIRE FACE.fr

  • Japon : soleil levant sur les aides à la mobilité

    À l'image de Lionel Messi, le footballeur argentin, qui possède depuis hier une collection de trois trophées d'or, la société japonaise Toyota dispose du même nombre de pépites. Sauf que les siennes ne seront pas remisées sur une étagère mais devraient être utilisées à titre expérimental en 2012.


    Un tel trio technologique ne vise pas à taper dans une balle (en tous cas, pas encore) mais est tout entier dévolu à favoriser et aider au déplacement de personnes en manque de mobilité. Qu'un pays comme le Japon d'autres grosses compagnies nationales, comme par exemple Honda, s'intéressent de très près à cette thématique et ont déjà beaucoup investi dans la recherche et le développement d'aides robotiques s'implique autant dans ce champ ne représente pas une surprise. Nous en avions donné les principales raisons précédemment dans un dossier spécial "Des robots pour prendre soin de nous", paru dans le Faire Face d'avril 2010.


    Marcher, retrouver son équilibre, se transférer.


     

    Le premier dispositif prend la forme d'assistance indépendante à la marche, dérivé du mécanisme animant les exosquelettes de type Hal ou Rex (voir vidéo ci-dessus). La personne doit avoir conservée l'utilisation des muscles de l'aine pour en bénéficier. La prothèse avec sa batterie (portée dans un sac sur le dos) pèse 3,5 kg mais ce poids devrait fondre de moitié lors de sa commercialisation (batterie fixée à la ceinture). La jambe est projetée en avant, permettant de se déplacer seul sans béquille, un détecteur relayant l'intention (contraction), l'autre l'information que le pied a bien touché le sol. À voir en images ici (en anglais sous-titré).

     

    Le deuxième système a pour but d'aider les personnes souffrant d'un manque d'équilibre. L'entraînement (ou la rééducation) se fait de manière ludique en suivant, par exemple, un personnage sur un écran.


    Quant au dernier, sa fonction s'adresse à des handicaps plus lourds. Comme le Riba dont nous avions aussi parlé, ce prototype vise à faciliter le transfert d'un patient du lit aux toilettes ou vers tout autre emplacement. Pour information, ce prototype ressemble (sans les roues) au Rodem, une sorte de fauteuil roulant inversé sur lequel l'utilisateur se hisse par l'arrière, en glissant sur un siège à hauteur ajustable.


    Si tout se déroule dans les règles, ces partenaires automatisés pour offrir de l'aide dans des activités prépondérantes de la vie quotidienne devraient se retrouver sur le marché l'année d'après. Au Japon tout au moins, leur arrivée en Europe prendra vraisemblablement un peu plus de temps.


    Article de O. Clot-Faybesse
    de FAIRE FACE.fr

     

    Autre article sur les robots


    Live Japon : Robot de soins, Toyota avance

     

    Article de Karyn Poupée de Clubic.com

  • Handicap et douleur

    Actes des 24èmes entretiens de la Fondation Garches



    BENSMAIL (Djamel, Coord.), BOUHASSIRA (Didier, Coord.), BUSSEL (Bernard, Coord.), PELLEGRINI (Nadine, Coord.), Institut Fédératif de Recherche sur le Handicap (IFR25-IFRH, Collab.)


    Le traitement des douleurs tient une place considérable dans la prise en charge de la personne handicapée. Les mécanismes à l'origine de la mystérieuse "douleur neurologique" sont de mieux en mieux connus, et l'évaluation clinique de ce symptôme, ô combien subjectif, progresse. L'expression de la douleur et sa prise en charge sont différentes selon les lésions et pathologies traitées en rééducation : patients médullo- ou cérébro-lésés, neuro-musculaires ou atteints de sclérose en plaques ou de paralysie cérébrale. De plus, les douleurs, conséquences des soins prodigués aux patients, doivent être comprises et traitées. Les connaissances dans ce domaine avancent, les indications des traitements chirurgicaux sont de plus en plus précises et les stimulations du système nerveux, central ou périphérique, invasives ou non, se discutent de plus en plus souvent. La prise en charge psychothérapique est mieux codifiée, et l'évaluation de l'efficacité des centres de la douleur est précisée. Ce suivi des patients est capital, il est donc important de faire le point à ce sujet. Parce que la prise en charge de la douleur est primordiale pour les personnes handicapées, les auteurs ont souhaité réunir, dans cet ouvrage, quelques-uns des plus éminents spécialistes du domaine afin de faire un bilan des connaissances. (RA)


    Editions GMSanté, 2011, 139 pages. > Texte intégral

     

    Ecole des hautes études en santé publique (EHESP)

    Publications

    la newsletter FLASH-HANDICAP

    le bulletin scientifique SCIENCES SOCIALES ET HANDICAP

     

    Sources: Fondation Garches et l'EHESP

  • Les services à la personne dans la tourmente financière

    Le salon des services à la personne s'ouvre aujourd'hui, 1er décembre, dans une atmosphère morose. Lors des discussions sur la loi de finances rectificative pour 2011, les députés ont adopté hier, 30 novembre, le relèvement de la TVA de 5,5 à 7 %, y compris sur les services à la personne. Les personnes en situation de handicap sont toutefois épargnées : les prestations, ainsi que les équipements, qui leur sont destinés continueront à bénéficier d'une TVA à 5,5 %. Et les associations restent exemptées de TVA pour ces interventions, dont elles assurent une part importante. Ce qui ne les empêche pas d'être très inquiètes.

     

    Un fonds d'urgence peau de chagrin


    Le déficit cumulé, depuis 2008, pour l'ensemble de la branche s'élève en effet à plus de 110 millions d'euros et près de 14 000 emplois ont été supprimés depuis 2010. En cause, essentiellement, l'écart entre le coût de revient horaire et le tarif payé par les financeurs publics. En attendant « une remise à plat du système de l'aide et des soins à domicile », le collectif de l'aide à domicile demandait, depuis fin 2009, la mise en place d'un fonds d'urgence... dont le principe a finalement été accepté par Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités.

     

    Le projet de loi de finances pour 2012, actuellement en cours d'examen parlementaire, prévoit la création d'un fonds d'intervention, qui sera doté de 25 millions en 2012 et 25 millions en 2013. Insuffisant, pour le collectif : « La direction générale de la cohésion sociale avait évalué les besoins les plus urgents du secteur à 150 millions d'euros. » Il souhaite également « que les modalités d'application de ce fonds soient simplifiées (...), le système prévu actuellement ressemblant plus à une usine à gaz qu'à un fonds d'urgence ».


    Article de Franck Seuret de FAIRE FACE